Carême: le véritable repos n'est pas l'inactivité, mais la liberté
Vatican News
La vie éternelle est un don déjà présent, mais nous avons souvent du mal à en comprendre un aspect fondamental: le repos. Depuis l'enfance, nous avons l'habitude d'entendre la prière: «Accorde-leur, Seigneur, le repos éternel et fais briller sur eux la lumière perpétuelle. Qu'ils reposent en paix. Amen». L'idée d'une éternité fondée sur le repos éternel peut sembler décevante, comme si la vie se terminait par un sommeil sans fin. Mais cette perception découle d'un profond malentendu: nous ne voyons le repos que comme une inactivité, alors que dans la vision biblique, il s'agit d'une condition de plénitude et d'accomplissement.
Dieu lui-même a fait l'expérience du repos lorsque Jésus a été mis au tombeau après la Croix. Ce moment n'est pas une inertie stérile, mais l'accomplissement d'une œuvre, comme le raconte une ancienne homélie du Samedi Saint: «Dieu est mort dans la chair et il est descendu pour ébranler le royaume des enfers». Le Christ se repose, mais il agit mystérieusement, en libérant les prisonniers des enfers. Cela nous enseigne que se reposer n'est pas être inutile, mais être capable d'accueillir le temps avec confiance, sans poursuivre une activité frénétique et stérile.
Aujourd'hui, le repos est un luxe négligé. Nous vivons dans une société qui nous demande d'être toujours actifs, toujours connectés, toujours productifs. Pourtant, plus nous avons d'opportunités, moins nous sommes en mesure de nous reposer véritablement. La parabole du serviteur qui, après avoir travaillé, n'attend pas de récompense mais accepte d'avoir fait ce qu'il était appelé à faire, nous enseigne un secret important. Tant que nous vivrons dans l'obsession de la réussite, nous ne trouverons jamais le repos. Seuls ceux qui acceptent sereinement leur limite peuvent enfin se reposer en paix.
Le véritable repos n'est pas l'inactivité, mais la liberté. C'est l'état dans lequel nous n'avons plus rien à prouver, parce que nous nous laissons embrasser par l'amour de Dieu. C'est la paix intérieure qui nous permet de dire: «Celui qui est entré dans le repos de Dieu se repose aussi de ses œuvres, comme Dieu se repose des siennes» (He 4,10). Bien vivre dans le repos, c'est s'entraîner à la vie éternelle, apprendre à vivre sans crainte, se défaire du superflu et faire confiance à Dieu qui est déjà à l'œuvre en nous.
Le vrai repos, c'est la paix intérieure, qui ne se mesure pas en réalisations, mais en capacité d'accueillir ce que la vie nous donne. Ce n'est pas une fuite, mais une façon d'apprendre à vivre plus intensément, sans anxiété. Il ne s'agit pas de passivité, mais d'une confiance active qui nous rend libres d'aimer. «Dans l'amour, il n'y a pas de peur. L'amour parfait chasse la crainte» (1 Jn 4,18). En fin de compte, la vie éternelle n'est pas un objectif lointain, mais une réalité qui grandit déjà en nous. Dès maintenant, nous sommes appelés à la vivre.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici