Faire entendre la voix des victimes de la traite des êtres humains

Vatican News 

Des experts du monde entier, confrontés quotidiennement au fléau que constitue la traite des êtres humains, ont pris la parole ce jeudi au sein de l'université pontificale pour examiner les pratiques, les défis et les stratégies susceptibles d'améliorer les efforts mondiaux de prévention et de lutte contre la traite des êtres humains, lors d'une conférence de haut niveau organisée à l'occasion du 25e anniversaire du protocole de Palerme, un instrument juridique majeur dans la lutte mondiale contre la traite des êtres humains. Tous se sont accordés pour «faire entendre [leurs] voix encore plus fort pour défendre les personnes touchées par la traite des êtres humains», jugeant «nécessaire de concentrer davantage nos efforts et de poursuivre les progrès réalisés au cours des 25 années qui ont suivi la signature du protocole». 

Appel à l’élaboration des mesures concrètes pour lutter contre le trafic humain

La problématique a été abordée sous différents angles, notamment les politiques, le cadre juridique et sa mise en œuvre, ainsi que les exemples de bonnes pratiques visant à promouvoir la coopération et l'échange de connaissances. Les participants ont souligné la nécessité de mettre en place des mesures «très concrètes» qui puissent non seulement faire connaître le phénomène, mais aussi mettre en œuvre les «trois célèbres P», à savoir la prévention, la protection, la punition -juste- des criminels, ce qui implique une dénonciation et une poursuite pénale. Des mesures «tout aussi urgentes et nécessaires».

Engagement du dicastère pour le service du développement humain intégral

Plusieurs représentants de la Curie figuraient parmi les participants à la conférence, dont le sous-secrétaire du dicastère pour le Service du développement intégral, le cardinal Fabio Baggio, qui a prononcé le discours liminaire.

Interrogé à la fin des travaux, le prélat a rappelé que «depuis de nombreuses années, le dicastère pour le Service du développement humain intégral accorde une attention particulière à tout ce qui touche à la traite des êtres humains et à l'esclavage moderne», décrivant cette conférence comme «une confirmation de notre engagement commun». Il a souligné que «dès le début, le Pape François nous a confié, avec la création du département pour les migrants et les réfugiés au sein du dicastère, la tâche de nous occuper tout particulièrement de cet aspect très triste et dramatique de la migration: les victimes de la traite des êtres humains, les victimes de l'esclavage moderne», indiquant que certaines lignes directrices pastorales du dicastère à ce sujet, élaborées en collaboration avec certains des participants à la conférence.

Renforcement du partenariat entre l’Eglise et les différents experts de la question

Le sous-secrétaire a assuré l’intérêt du dicastère pour cet événement et son engagement pour une marche commune avec leurs partenaires. Le cardinal de la congrégation des missionnaires scalabriniens a d'ailleurs annoncé la mise en œuvre d’un partenariat avec les différentes organisations représentées à cette conférence. «Nous ajoutons encore un autre ‘‘P’’, celui du ‘‘partenariat’’, qui doit émaner précisément des organisations représentées ici, et très volontiers aussi de notre dicastère, afin que puissent être créés les réseaux de soutien et de travail nécessaires pour être plus efficaces sur le terrain», a conclu le cardinal.