Le cardinal Parolin loue l'intégrité du ministère de Mgr Rugambwa
Fabrice Bagendekere, SJ – Cité du Vatican
Le chef de la diplomatie vaticane a commencé par retracer le parcours de Mgr Rugambwa: sa naissance à Bukoba, en Tanzanie, le 1er octobre 1957, son ordination sacerdotale en 1986 et, à partir de 1991, son long service dans la diplomatie du Saint-Siège, notant que l’évêque laissait un grand exemple de charité. Il a aussi ressorti le témoignage que le défunt laisse à tous ceux qui l’ont côtoyé pendant ses jours de souffrance, indiquant que Novatus a «affronté avec foi et charité exemplaire le temps de la maladie, faisant même de celle-ci une occasion d'abandon à sa volonté et d'édification du peuple de Dieu, en particulier des personnes qui l'ont fidèlement assisté et suivi jusqu'à la fin de sa vie terrestre». Aussi a-t-il estimé que ce témoignage pouvait aider à «réfléchir sur ce que saint Paul a écrit aux chrétiens de Rome» au 8ème chapitre de sa lettre aux Romains, que la liturgie proposait à la réflexion: «J'estime [...] que les souffrances du temps présent ne sont pas comparables à la gloire future qui sera révélée en nous».
La charité de Mgr Rugambwa, une résonance du Saint-Esprit dans le cœur
Le cardinal a saisi cette occasion pour rappeler que «le Saint-Esprit œuvre constamment en nous, il nous façonne et fait grandir la vie divine que nous avons reçue», se référant à la même épître de saint Paul qui dit encore que «tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu» ( voir Rm 8, 14). Il a indiqué que ceux-là «portent en eux, profondément imprimé, le visage du Père, jusqu'à devenir, par sa miséricorde, le miroir fidèle de son existence». En écoutant ces paroles, a dit le cardinal, «nous ne pouvons manquer de penser à l'exemple que nous a laissé la charité de notre cher Mgr Novatus». «Le cri de l'Esprit - «Abba! Père!» - a certainement trouvé dans son cœur une grande et puissante résonance, au point de remplir toute sa vie et de déborder dans ses relations avec les frères et sœurs qu'il a rencontrés sur son chemin», a-t-il soutenu.
Mgr Rugambwa a su tisser des relations solides et constructives
Le Secretaire d’État du Saint-Siège a aussi rappelé la vision ecclésiale de la diplomatie, indiquant qu’elle constitue «un domaine de la charité pastorale parmi les plus exigeants et les plus sensibles, qui exige de transmettre fidèlement les principes de l'Évangile et les enseignements de l'Église au sein des structures et des relations entre les États et les peuples qui les habitent, dans le respect de tous et en même temps dans le partage généreux de la lumière et de la force qui viennent de la foi».
Selon le cardinal, Mgr Rugambwa en a donné un bel exemple, «par sa vie de piété solide, par sa discrétion, et en même temps par sa fermeté dans la défense des principes de justice et de respect de la personne, indispensables à une coexistence pacifique et constructive malgré la diversité, au-delà et à travers les frontières des nations», comme le rappelait le Pape François aux membres du corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège lors de la présentation des vœux pour la nouvelle année, en janvier 2025. Avec cette sensibilité et la sollicitude patiente et paternelle d'un pasteur que son rôle exigeait, a dit le cardinal, le défunt évêque «a su tisser des relations solides et constructives».
L'intégrité de vie avec laquelle Mgr Rugambwa a été un témoin autoritaire et crédible de la vérité qu'il a annoncée
Une autre caractéristique du style personnel de Mgr Rugambwa évoquée par l’assistant du Pape en matières politique et diplomatique est «l'intégrité de vie avec laquelle il a été un témoin autoritaire et crédible de la vérité qu'il a annoncée», rappelant les paroles de saint Paul VI qui a dit que «l'homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres». «Il est vrai qu'un bon exemple vaut mieux que mille mots», a affirmé le cardinal, indiquant que le Seigneur lui-même «demande avant tout à ses pasteurs l'engagement et le témoignage d'une vie sainte». «Et si cela vaut toujours, cela devient d'autant plus important pour ceux qui exercent une mission délicate comme celle de Représentant pontifical, où, outre une préparation adéquate et spécifique au niveau diplomatique et politique, l'exemplarité de la conduite est fondamentale», a-t-il dit.
La sensibilité de Mgr Rugambwa, une racine de la rencontre avec Dieu
Enfin, se référant à l’évangile que la liturgie proposait: le «jugement dernier» (voir Mt 25, 31-46), le cardinal a rappelé qu'«à la fin de notre existence terrestre, nous ne serons pas jugés sur nos succès ou nos échecs, mais sur la charité avec laquelle nous aurons donné ce que nous avons reçu». Il a souligné quant à ce qu’«il peut parfois être effrayant de penser à tout ce que le Seigneur met entre nos mains par son appel», mais que «la seule consolation est la confiance qu'Il ne nous abandonne jamais dans la tâche qu'Il nous confie, et avec elle le courage et l'engagement de rendre constamment et complètement, dans la charité, tout ce que Dieu nous a confié dans cette même charité». Aussi a-t-il indiqué que «la sensibilité à la voix des plus démunis, dont Mgr Novatus a gardé le feu vivant dans son cœur, n'est pas un ornement facultatif de la vie chrétienne, mais elle en est la racine, comme lieu privilégié de rencontre avec Dieu».
Mieux comprendre les desseins du Seigneur pour devenir ses instruments utiles
Le prélat a conclu sa médiation par les paroles de saint Léon le Grand, qu’il appelle «pasteur et homme de paix» dans son Sermo XCV, PL 54,465-466): «Ceux [...] qui ont l'esprit fixé sur Dieu, s'efforçant de conserver l'unité de l'Esprit par le lien de la paix (…), ne s'écartent jamais de la loi éternelle. (…) Ils ne connaîtront plus aucune adversité, ils ne craindront plus aucun obstacle ni aucun piège, mais, une fois le combat et toutes les tribulations terminés, ils reposeront dans la paix la plus tranquille de Dieu», implorant le Seigneur pour que cette grâce s’accomplisse aujourd’hui pour Mgr Rugambwa, mais aussi qu’il accorde à tous de «mieux comprendre ses desseins, afin que, entre ses mains, nous devenions des instruments utiles et humbles du salut les uns pour les autres, afin que nous nous retrouvions tous ensemble, un jour, dans sa maison».
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