Saint-Siège: l'IA est une ressource pour la «paix», mais aussi une menace «existentielle»
Edoardo Giribaldi - Cité du Vatican
Guider le développement des «technologies émergentes» afin qu'elles servent le bien commun et la dignité humaine, en rejetant un monde dans lequel les conflits et les décisions sont dominés par les algorithmes. Telle est la vision du Saint-Siège, exprimée le 26 février, par Mgr Richard Gyhra, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l'OSCE, au Forum à Vienne pour la sécurité et la coopération.
La responsabilité de l'homme
«On ne peut échapper aux graves questions éthiques liées au secteur de l'armement»: c'est par ces mots du Pape François que Mgr Gyhra a ouvert son discours sur le thème “L'utilisation militaire responsable des technologies nouvelles et émergentes”. Au centre de sa réflexion, la nécessité de sauvegarder les «principes éthiques» qui «soutiennent la valeur intrinsèque de chaque personne» et sa capacité de discernement et de «prise de responsabilité».
Une moindre perception des méfaits de la guerre
En ce qui concerne les technologies émergentes, il a attiré l'attention sur l'Intelligence artificielle, une ressource qui peut être un outil de «paix» et de «sécurité», mais aussi une menace «existentielle» potentielle pour l'humanité. L'utilisation de systèmes de contrôle à distance pour les opérations militaires, a-t-il souligné, peut réduire la «perception de la dévastation» causée par la guerre, comme l'a déjà souligné la récente note Antiqua et Nova sur la relation entre l'IA et l'intelligence humaine.
Opacité juridique et questions éthiques
Un autre danger réside dans l'utilisation croissante des «technologies autonomes», qui risquent de déléguer les décisions militaires à des machines, les soustrayant ainsi à la supervision humaine. Cela génère une «opacité juridique» et de sérieuses questions éthiques. Dans ce contexte, Mgr Gyhra a mentionné les systèmes d'armes autonomes létaux (SALA), capables d'identifier et de frapper des cibles sans intervention humaine directe. «Aucune machine ne devrait jamais choisir de prendre la vie d'un être humain», a-t-il répété, citant à nouveau le Pape François.
Le développement humain intégral au centre
Les préoccupations exprimées par le Saint-Siège ne visent pas à freiner le progrès, mais à encourager la recherche éthique et le développement des nouvelles technologies. L'objectif est de les intégrer dans un «cadre plus large», qui ne se limite pas à leur utilité et à leur efficacité, mais qui place au centre la promotion du développement humain intégral.
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