Cause des saints: une nouvelle sainte et six nouveaux bienheureux
Vatican News
La bienheureuse Vincente Marie Poloni pourra bientôt être canonisée. Ce lundi 27 janvier, le Pape François a autorisé le dicastère des Causes des Saints à reconnaitre un miracle attribué à cette religieuse italienne du XIXe siècle. De plus, cinq autres décrets reconnaissent deux martyres et les vertus héroïques de trois Serviteurs de Dieu.
Un miracle reconnu
Née en 1802 à Vérone, Vincente Marie Poloni dédie sa vie aux personnes âgées et malades. En 1848, elle fonde l’Institut des Sœurs de la Miséricorde de Vérone, avec le bienheureux Charles Steeb, un ancien luthérien devenu prêtre allemand. Toute sa vie, Mère Poloni prendra soin des plus fragiles, avant de succomber à une tumeur en 1855. «Les pauvres sont nos maîtres: aimons-les et servons-les comme nous servirions Jésus-Christ lui-même», se plaisait-elle à répéter aux jeunes sœurs de sa communauté. Son Institut compte désormais environ un millier de religieuses, présentes sur trois continents: l’Europe, l’Afrique et l’Amérique du sud.
Elle a été déclarée vénérable en 2006 puis béatifiée en 2008 par le Pape Benoît XVI. Le miracle reconnu concerne une Chilienne sauvée lors d’une opération chirurgicale délicate en 2014. Alors que les médecins s'attendaient à un décès rapide, le neveu de la patiente s’est mis en prière devant le portrait de Vincente Marie Poloni, exposé devant la maison des Sœurs à Quilleco, dans le centre du Chili. La patiente a guéri et n’a conservé aucune forme de séquelles.
Cinq nouveaux bienheureux
Les décrets du dicastère des Causes des Saints ont reconnu le martyr de cinq espagnols au XVIe siècle, issus de l’ordre des Frères mineurs. Ayant choisi de partir sur le Nouveau Monde, en Amérique du Nord, les quatre prêtres et un frère se vouent à l’évangélisation d’une tribu autochtone près de l’actuel État de Géorgie. Après un accueil chaleureux, Pedro de Corpa à la tête de la communauté fut tué d’un coup de hâche par le neveu du chef du village en septembre 1597. Bien que baptisé, le jeune Juanillo était en effet déterminé à prendre plusieurs femmes, et n’accepta pas la remontrance du prêtre espagnol. Ses quatre compagnons subirent ensuite la colère de ce chef indigène. «Immédiatement après leur mort, une réputation de martyr s'est répandue, qui n'a cessé de croître au cours des années suivantes, s'enracinant dans le territoire et dans la mémoire des frères», souligne le dicastère.
Le deuxième martyre reconnu concerne un frère mariste, tué par des émeutiers anarchistes, lors de la Semaine tragique à Barcelone, entre le 26 juillet et le 2 août 1909. Au cours de cette révolte contre le gouvernement espagnol et une mesure impopulaire de conscription, l’Église subit de nombreux dommages, étant considérée comme proche du pouvoir. 18 églises, 49 couvents ou collèges religieux sont ainsi la proie des flammes. C’est dans ces circonstances que le frère Lycarion May meurt sous les coups de machettes des insurgés le 27 juillet au matin, après l’incendie du bâtiment scolaire des Père Maristes. Né en Suisse en 1870, il enseignait auprès des enfants les plus pauvres dans un quartier difficile de la capitale catalane.
L’amour de Dieu et du prochain
Enfin, trois Serviteurs de Dieu se voient attribuer l’héroïcité des vertus. D’abord, Maria Riccarda Beauchamp Hambrough, une religieuse britannnique et abbesse générale de l'Ordre du Très Saint Sauveur de Sainte-Brigitte. Bien qu'issue d'une famille d'origine noble, elle a su s'adapter à un mode de vie pauvre grâce à sa sobriété et à son renoncement. Ayant passé la fin de sa vie de religieuse à Rome, elle a accueilli des personnes déplacées et des familles juives pendant la Seconde Guerre mondiale. «Elle a exprimé sa maternité spirituelle par un service plein de tendresse, profondément marqué par l'amour de Dieu et du prochain, à tel point que les sœurs de l'Ordre l'appelaient "maman"», précise encore le dicastère.
Prêtre diocésain, Quitino Sicuro a d’abord été soldat italien dans la brigade Garibaldi opposé aux fascistes et aux nazis, notamment dans les Balkans. Emprisonné, il s’échappe déguisé en prêtre avant de traverser une crise personnelle. Il entre au couvent en 1947, à l’âge de 27 ans, puis trouve sa vocation dans l’accueil dans un ermitage de prêtres et laïcs venus se ressourcer. Il meurt en 1968 d’un infarctus. Lui est reconnu la contemplation et la solitude avec un apostolat fructueux auprès des populations locales, allant souvent aider les nécessiteux en se mettant à la disposition des curés des localités voisines.
Enfin, les décrets du dicastère des Causes des Saints reconnaissent les vertus héroïques de Luigia Sinapi. Née en 1916 en Italie, cette laïque n’a pas pu devenir religieuse en raison de problèmes de santé. Elle a développé une vie de prière intense, animée par une profonde spiritualité intérieure et caractérisée par diverses souffrances, accompagnées de nombreux dons mystiques. Luigia Sinapi a «offert sa vie au Seigneur pour le salut des prêtres et de toutes les âmes», assure le site du dicastère des Causes des Saints.
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