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La prière à Mar Mousa en Syrie, le 29 janvier 2025. La prière à Mar Mousa en Syrie, le 29 janvier 2025.  

Pour l’envoyé du Pape en Syrie, la réconciliation du pays passe par la charité

Dans le cadre de sa mission syrienne, le préfet du dicastère pour les Églises orientales s'est rendu à Homs pour participer à l’Assemblée des évêques syriens. Parti le 23 janvier, le cardinal Gugerotti est rentré au Vatican ce jeudi 30 janvier.

Stefano Leszczynski – Envoyé spécial en Syrie

C’est le jour où la Syrie a appris la décision de l'Union européenne d'entamer un processus d'allègement progressif des sanctions, que l'envoyé du Pape François est arrivé dans la ville de Homs pour participer à l'Assemblée plénière des évêques syriens. «Cette nouvelle qui vient de l'Union européenne nous permet de reprendre espoir», a déclaré Mgr Jaques Mourad, archevêque syrien catholique de Homs, «car nous sommes arrivés à un point où il est devenu impossible pour la population de vivre». L'ancien moine de Mar Mousa, détenu par les djihadistes en 2015 et grand ami du père Paolo Dall'Oglio, porté disparu depuis 2013, espère que cette décision donnera une impulsion positive à la transition: «Le pays a besoin de redémarrer et avec la fin des sanctions, la reconstruction de la Syrie pourra peut-être commencer».

Cardinal Claudio Gugerotti et Mgr Jaques Mourad, archevêque syrien catholique de Homs.
Cardinal Claudio Gugerotti et Mgr Jaques Mourad, archevêque syrien catholique de Homs.

La reconstruction de Homs

La ville de Homs, située à mi-chemin entre Damas et Alep, a été ravagée par quatorze années de guerre. La moitié du centre et de la périphérie de la ville a été rasée, l’autre moitié très endommagée. Malgré tout, la vie quotidienne se poursuit. «Mon mari et moi gagnons environ 20 dollars par mois», explique une Syrienne revenue du Liban avec son mari et ses deux filles, «mais pour une famille comme la nôtre, il en faut au moins 300 pour vivre dignement». Ici, comme à Alep, les miliciens qui ont pris le pouvoir sont présents et bien visibles dans les rues, mais il y a encore des groupes qaïdistes étrangers dans la province. «Il ne s'agit pas d'une persécution généralisée, mais plutôt d'un harcèlement continu contre des familles chrétiennes individuelles pour les faire fuir», explique le père Issam Kassouha, curé du village de Qousseir, à quelques kilomètres de Homs.

 

Rencontre avec les fidèles

Le cardinal Gugerotti est arrivé à Homs après une visite de deux jours à Alep, où il a pu rencontrer les fidèles de plusieurs églises catholiques, à commencer par les fidèles latins à l'église Saint-François, puis les fidèles chaldéens dans la cathédrale, présidée par Mgr Antoine Audo, pour une rencontre avec des membres d'organisations humanitaires et caritatives syriennes. «La justice est charité et la charité est justice», a déclaré le cardinal dans son discours. «Le cœur se serre en voyant quelle violence a été exercée partout, même à l'extérieur du pays, pour réduire la Syrie et son peuple à de telles conditions de pauvreté. Le Pape François m'a envoyé ici pour remercier tous ceux qui ont reconnu Jésus dans les pauvres et les méprisés. Je ne peux pas vous dire comment sera la Syrie à l'avenir, mais je peux vous dire», a conclu le cardinal, «que laver les plaies du Christ est la politique et la stratégie de l'Église». Depuis Alep, l'envoyé du Pape François a lancé un appel à faire de la générosité, de la solidarité et de l'hospitalité un instrument de réconciliation.

Le rôle des jeunes

Le rôle fondamental des Églises syriennes pour réparer les fractures et panser les plaies de la société est également ressorti de la rencontre que le cardinal a eue avec le clergé, les religieuses et les religieux du pays à la cathédrale melkite. C'est à eux qu'il revient de soutenir courageusement et secrètement non seulement leurs propres fidèles, mais aussi toutes les composantes de la société syrienne, afin que le délicat processus de transition puisse être partagé et pris en compte. Ici aussi, à Alep, l'appel du Pape François à une «Église en sortie» a résonné avec force, qui sache se salir les mains, qui soit généreuse envers ceux qui sont dans le besoin et créative dans la proposition d'opportunités de changement. Ce sont les jeunes Syriens, chrétiens et musulmans, qui sont l'espoir d'un avenir de coexistence pacifique et florissante dans ce pays tourmenté. «Mais ces jeunes ont besoin d'être soutenus, formés et impliqués», a déclaré le préfet pour les Églises orientales, invitant les évêques et les religieux à présenter des projets concrets et efficaces qui peuvent également être promus avec l'aide du Saint-Siège.

Une Syrie pour les chrétiens

Avant de quitter la ville, le cardinal Gugerotti a souhaité rencontrer l'archevêque arménien orthodoxe d'Alep, Mgr Magar Ashkarian. Au cours de l'entretien fraternel et cordial, Mgr Ashkarian a pu faire part de ses préoccupations et de ses attentes quant à l'évolution politique et sociale du pays, rappelant la nécessité d'une Syrie dans laquelle tous les chrétiens puissent se sentir citoyens à part entière.

De retour au Vatican

L'envoyé du Pape François est finalement rentré à Rome jeudi 30 janvier, en passant par Damas puis Beyrouth. De retour au Vatican, le cardinal a confié son émotion après avoir expérimenté lors de ce voyage «les difficultés dramatiques de la vie quotidienne de ce peuple: la pauvreté généralisée, le manque d'eau et d'électricité, le manque de chauffage, l'incertitude quant à l'avenir…».

«Vous pouvez clairement voir que lorsque vous apportez les salutations et la consolation du Pape, cela a un effet très fort sur les gens», a déclaré le cardinal. «Le sentiment d'être accompagné, de se sentir aimé, de se sentir soigné par le collaborateur du Saint-Père les a profondément touchés et ils l'ont montré en retournant ces sentiments avec intensité », a déclaré le cardinal.

L'interview du cardinal Claudio Gugerotti après son voyage en Syrie

«L'appel que j'ai lancé aux représentants des Églises syriennes, a déclaré l'envoyé du Pape, était avant tout de parler d'une seule voix, malgré la diversité de leurs traditions, de leurs institutions et de leurs hiérarchies, car sinon il y a un risque d'insignifiance absolue. Ici, la voix chrétienne - et c'est la raison pour laquelle nous avons également rendu visite aux chefs des Églises orthodoxes - doit être unie en ce moment pour les demandes fondamentales, pour les demandes communes de ceux qui marquent la transition ou qui prendront la relève». «Si l'on veut imaginer un État qui a ses propres facettes et qui est tout aussi important dans la composition de la société, c'est le grand rôle des chrétiens et aussi le grand rôle du Saint-Siège qui est en jeu» a conclu le cardinal.

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30 janvier 2025, 18:15
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