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2020.03.18 san Giuseppe-Gesu - Maria - Fallegname

Méditation du dimanche de la sainte Famille: écouter, décider, protéger

Le Père jésuite Éric Goeh-Akue nous introduit à la méditation avec les textes du dimanche de la sainte Famille.

Chers frères et sœurs, la paix du Christ !

En ce dimanche de la Sainte Famille, la Parole de Dieu nous invite à contempler non pas une famille idéale ou parfaite, mais une famille bien réelle, avec ses fragilités et ses peurs. Ce que nous célébrons aujourd’hui, ce ne sont pas des familles sans problèmes, mais des familles habitées par la présence de Dieu, au cœur même de ce qui est incertain et des épreuves quotidiennes.

L’Évangile que nous venons d’entendre peut nous surprendre. Il ne nous montre ni une crèche paisible ni une vie familiale tranquille. Il nous parle de menace, de fuite, de nuit et d’exil. Marie et Joseph doivent partir pour protéger la vie de l’enfant Jésus. Dès le commencement, Jésus est confronté à la violence du monde. Le Fils de Dieu entre dans notre histoire non pas par un chemin protégé, mais par un chemin fragile, semblable à celui de tant de familles aujourd’hui. Et c’est là que Dieu choisit d’être présent.

Face à cette menace, Joseph reçoit un appel en songe. Il ne comprend pas tout, mais il écoute. Et surtout, il se lève. Il se lève dans la nuit, il prend l’enfant et sa mère, et il part. Ce geste est simple, mais décisif. Joseph nous montre que la fidélité à Dieu se vit souvent dans des décisions concrètes et discrètes, parfois prises dans l’urgence, sans certitude sur la suite.

Joseph ne parle pas dans ce récit. Pourtant, tout repose sur lui : écouter, décider, protéger. Il incarne une attitude précieuse pour nos familles et nos communautés : celle de l’écoute attentive et de la responsabilité assumée. Dans nos familles, écouter est déjà une manière d’aimer : écouter un conjoint, un enfant, un parent, même quand ce qu’il dit dérange ou inquiète. Écouter aussi la voix de Dieu, qui parfois nous invite à ajuster notre manière de vivre ensemble.

Joseph protège l’enfant et sa mère. Il met la vie fragile au centre. Cela aussi rejoint nos familles aujourd’hui. Protéger, ce n’est pas tout contrôler ou tout réussir. C’est veiller à ne pas blesser par nos paroles, préserver les enfants de tensions inutiles, faire passer les personnes avant les apparences. C’est choisir la vie, même quand cela demande un renoncement.

« Fuis en Égypte. » Jésus connaît l’exil dès son enfance. Il dépend entièrement du courage et de la confiance de ses parents. Cela nous rappelle que Dieu a voulu rejoindre l’humanité jusque dans ses situations les plus fragiles. Aucune famille, aucune histoire, aucune blessure n’est étrangère à Dieu. Dieu n’attend pas que tout soit en ordre pour venir habiter nos vies.

Au cœur de l’instabilité vécue par la Sainte Famille, une paix demeure. Nous l’avons entendu dans l’acclamation : « Que, dans vos cœurs, règne la paix du Christ. » Cette paix n’est pas l’absence de problèmes. La Sainte Famille n’a pas une vie facile. Mais elle est habitée par une confiance profonde : Dieu conduit l’histoire, même quand le chemin est obscur, même quand il passe par l’Égypte avant de conduire à Nazareth.

Nous avons cette foi que Dieu est avec chacun de nous et avec nos familles. Il marche à nos côtés, parfois silencieusement, mais réellement. Et alors une question essentielle se présente à nous : sommes-nous, nous, avec Lui ? Est-ce que nous Lui ouvrons une place dans nos maisons, dans nos décisions, dans nos manières de nous parler et de nous soutenir ? Là où Dieu est accueilli, même humblement, une lumière se lève.

 

27 décembre 2025