Méditation du 3e dimanche ordinaire, C: la Parole de Dieu nous invite à l’espérance
Lectures: Ne 8, 2-4a.5-6.8-10 Ps 18 (19), 8, 9, 10, 15 1 Co 12, 12-30 Lc 1, 1-4 ; 4, 14-21
Chers Frères et Sœurs,
Une longue chaîne de témoins nous transmet l’espérance annoncée dans la Bible, et jusqu’à l’espérance qui habite l’Evangile. Chaque génération est invitée à rejoindre cette lignée de témoins. Chacun et chacune d’entre nous le fait selon sa propre vocation.
Que la Bible invite à l’espérance, la première lecture de ce dimanche nous le rappelle. Néhémie rapporte que le scribe Esdras fait la lecture de la Loi devant tout le peuple, depuis le lever du jour jusqu’à midi, et il s’exclame: «Allez, mangez des viandes savoureuses, buvez des boissons aromatisées, et envoyez une part à celui qui n’a rien de prêt. Car ce jour est consacré à notre Dieu! Ne vous affligez pas: la joie du Seigneur est votre rempart!». Que la vie de Jésus elle-même soit bonne nouvelle, nous en reprenons conscience dans l’Evangile de ce jour. Jésus lit le prophète Isaïe devant l’assemblée réunie dans la synagogue de Nazareth: «L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs la libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur», et Jésus conclut sa lecture en déclarant: «Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre.» Soyons-en assurés: nous qui désirons accueillir le message biblique jusqu’à cette bonne nouvelle qu’est l’Evangile, nous relayons un message d’espérance tourné vers la vie!
Cette trajectoire se déploie au fil des siècles. A l’époque du gouverneur Néhémie et du scribe Esdras, le peuple d’Israël redécouvrait la Loi dont il s’était éloigné et qu’il avait du mal à comprendre: après la lecture du texte, il fallait que les Lévites traduisent et commentent le texte pour que le peuple puisse comprendre. La Loi avait été enfouie dans tant de vicissitudes qu’elle avait été comme oubliée. Sans le service assuré par Néhémie, Esdras et les Lévites, le peuple d’Israël risquait de passer à côté de l’espérance à laquelle le Seigneur l’invitait.
Pour sa part, Jésus lit un texte biblique – celui du prophète Isaïe – et, lui aussi, il en dit toute l’actualité aux personnes rassemblées dans la synagogue de Nazareth: une prophétie d’espérance s’accomplit. Enfin, dans l’extrait de l’Evangile de Luc lu ce dimanche, l’auteur indique qu’il s’apprête à écrire à son tour un exposé concernant les événements de la vie de Jésus. L’auteur reconnaît qu’il n’est pas le seul à rédiger un tel document, mais il en voit toute la nécessité pour transmettre les faits et paroles de Jésus. Il prend place dans la chaîne des témoins de l’Evangile.
Après deux mille ans, nous voici nous-mêmes membres d’une telle chaîne: nous ne faisons pas partie de la foule qui écoute la Loi comme au temps d’Esdras, nous ne sommes pas des témoins oculaires de la vie de Jésus, et nous n’appartenons pas à la première génération des disciples de Jésus, mais nous faisons l’expérience que l’espérance dont nous vivons, est portée par l’Evangile. Selon notre propre vocation, nous racontons cette bonne nouvelle qu’est l’Evangile. Nous ne le faisons pas nécessairement par des mots, mais plutôt par nos manières d’être dans notre vie familiale, amicale et professionnelle, dans nos traditions culturelles, dans nos pays. Ainsi, nous sommes véritablement part de ce que l’apôtre Paul appelle, dans la deuxième lecture de ce dimanche, le «corps du Christ»: un corps composé de divers membres qui, tous, ont leur rôle à tenir pour témoigner de l’espérance qui est en eux, car chacun est nécessaire aux autres.
Puissions-nous grandir dans notre appartenance à cette longue chaine de croyants et devenir, toujours plus profondément, témoin de Celui qui vient accomplir les Écritures! Puissions-nous tous nous soutenir mutuellement dans cette radicale expérience de vie!