Léon XIV: la musique est un don précieux de Dieu à l'humanité

Augustine Asta – Cité du Vatican

À la veille de la sixième édition du «Concert avec les pauvres», instituée par le Pape François, et qui est en train de devenir une «belle tradition», Léon XIV a accueilli vendredi 5 décembre, les différents promoteurs et artistes qui participeront à cet événement, dans le contexte de la préparation à Noël, moment où «nous célébrons le Seigneur Jésus-Christ qui se fait proche et pauvre pour nous» (cf. 2 Co 8, 9).

 «Dieu est charité, Dieu est amour!»

Citant la première encyclique du Pape Benoît XVI, Deus caritas Est, publiée justement le jour de Noël, le Pape a rappelé combien le mystère de l'Incarnation du Verbe divin est «la révélation de l'amour que Dieu le Père nourrit pour chacun de nous». «Dieu qui se fait enfant, qui se confie aux soins de parents humains, qui s'offre pour chacun de nous, est l'icône de l'amour divin qui vient nous sauver», a-t-il insisté.

 «Dieu est charité, Dieu est amour!», a continué l’évêque de Rome, soulignant qu’en le regardant, «nous pouvons apprendre à aimer comme il nous a aimés; nous pouvons découvrir que le commandement de l'amour répond à nos besoins les plus authentiques». Car c'est lorsque «nous aimons que nous nous réalisons vraiment nous-mêmes».

Un concert pour les plus fragiles

Pour le Pape, le «Concert avec les pauvres» n'est donc pas seulement une «représentation de bons artistes ou un simple spectacle musical», «ni un moment de solidarité pour apaiser notre conscience face aux injustices de la société». Léon XIV a souhaité qu’en participant à cet événement, que l’on se souvienne des paroles du Seigneur: «Tout ce que vous avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait» (Mt 25, 40).

Reprenant son Exhortation apostolique Dilexi te, sur l’amour envers les pauvres, le Souverain pontife a par ailleurs détaillé: «Nous ne sommes pas dans le domaine de la bienfaisance, mais dans celui de la Révélation: le contact avec ceux qui n’ont ni pouvoir ni grandeur est une manière fondamentale de rencontrer le Seigneur de l’histoire. À travers les pauvres, Il a encore quelque chose à nous dire.». Cela rappelle aussi que «la dignité des hommes et des femmes ne se mesure pas à ce qu'ils possèdent». Le Successeur de Pierre a ainsi soutenu dans la foulée que «nous ne sommes pas nos biens et nos possessions, mais des enfants aimés de Dieu; et cet amour même doit être la marque de notre action envers notre prochain». C'est pourquoi, dans ce concert, «les frères et sœurs les plus fragiles occupent les premières places».

La musique, un don de Dieu

S’inspirant de Saint Augustin, le Saint-Père a estimé que la musique a toujours «joué un rôle important dans l'expérience chrétienne». Dans la liturgie, en particulier, a-t-il fait savoir, le chant n'est jamais une «bande sonore», ou un simple fond musical. Il est destiné à «élever l'âme pour la conduire aussi près que possible du mystère qui est célébré».

Dans la musique le soin, l'engagement, l'art et, enfin, l'harmonie qui en découle sont importants: c'est «vraiment un don précieux que Dieu a fait à toute l'humanité», a-t-il déclaré. Le Souverain pontife a ensuite recommandé en plaisantant: «Chantez et jouez avec art et, surtout, avec le cœur». Car, a-t-il dit , «la musique peut vraiment représenter une forme d'amour, une via pulchritudinis qui conduit à Dieu». Puisque, la beauté, a-t-il insisté, est un «don de Dieu à tous les êtres humains, unis par la même dignité et appelés à la fraternité».

La gratitude et la prière du Pape 

Le Pape a tenu à remercier tous ceux qui se sont investis pour la réussite, samedi de ce concert, en particulier le cardinal vicaire Baldo Reina, Mgr Marco Frisina, ainsi que le chœur du diocèse de Rome, l'orchestre et la fondation Nova Opera, l'actrice Serena Autieri, Michael Bublé et son groupe, ainsi que tous les artistes mais aussi les partenaires qui, «grâce à leur généreux soutien, rendent cet événement possible». «J'invoque pour vous tous la protection de Sainte Cécile, patronne des musiciens», a-t-il conclu.