Le Pape confie au Seigneur les victimes de l’attentat de Sydney

Marie Duhamel – Cité du Vatican

«Je souhaite confier au Seigneur les victimes de l'attentat terroriste perpétré hier à Sydney contre la communauté juive», a affirmé Léon XIV lors de sa première audience ce lundi matin au Vatican. «Assez de ces formes de violences antisémites! Nous devons éliminer la haine de nos cœurs» a-t-il ajouté. Recevant les donateurs des crèches et sapins se trouvant place Saint-Pierre et en Salle Paul VI, le Pape a invité de manière plus large à prier «pour ceux qui souffrent de la guerre et de la violence, tandis que la communauté catholique contemple l’arbre et les santons, des signes de foi et d’espérance».

Quelques heures plus tard, le Secrétaire d’État du Saint-Siège a signé un télégramme au nom du Pape et adressé à Mgr Anthony Fisher, l’archevêque de Sydney. Le cardinal Pietro Parolin traduit la profonde tristesse de Léon XIV causée par «l’horrible attaque» et «sa proximité spirituelle» pour «toutes les personnes touchées par cet acte de violence absurde». «Avec un espoir renouvelé que ceux qui sont tentés par la violence se convertissent et cherchent la voie de la paix et de la solidarité, Sa Sainteté prie pour la guérison de ceux qui sont encore en convalescence et pour le réconfort de ceux qui pleurent la perte d'un être cher» a écrit le Secrétaire d’État, assurant que le Saint-Père invoquait les bénédictions divines de paix et de force pour tous les Australiens.

Drapeaux en berne 

L’Australie est en deuil ce lundi, au lendemain d’une fusillade, 10 minutes de détonations incessantes, sur la célèbre plage de Bondi. Les assaillants, un père et son fils, ont visé la foule rassemblée pour fêter le premier jour de Hanouka, la fête des lumières lors de laquelle les juifs commémorent la victoire de Judas Maccabée contre l’Empire grec d’Antiochos IV au IIe siècle avant notre ère, permettant ainsi la restauration du culte au Temple de Jérusalem.

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a déposé des fleurs sur le lieu de l’attaque, «un acte purement maléfique, antisémite et terroriste» auquel il propose déjà de répondre par une législation plus stricte sur les armes. Dans le pays, les drapeaux sont en berne. L’Australie n’avait pas connu de telle tuerie depuis 1996.

Redécouvrir que rien ne peut justifier cette violence

«La violence et l'horreur» qui se sont abattues sur Bondi ont «profondément bouleversé les Australiens», a pour sa part déclaré le président de la Conférence épiscopale catholique. Dans une déclaration publiée hier soir, Mgr Timothy Costelloe SDB estime que cette «tragédie sans nom» aux motivations «perverses» liées au «fléau de l’antisémitisme» vient remettre en question leur «propre compréhension de nous-mêmes en tant qu'Australiens». Dans un pays qui se targue de sa tolérance et de son hospitalité sans réserve, écrit-il, «ces préjugés aveugles et cette haine révèlent une tache sombre et destructrice qui menace non seulement nos frères et sœurs juifs, mais en fait, nous tous», a précisé l’archevêque de Perth. Il invite à «redécouvrir que rien ne peut jamais justifier cette violence destructrice» et implore tous les Australiens de rejeter toute impulsion de haine et de violence et de s'engager à nouveau à être des artisans de paix auprès de leurs proches et dans la société. «Notre horreur face à ce qui s'est passé doit devenir la source d'une détermination à tourner le dos à tous les actes de violence et à la haine aveugle», a-t-il affirmé.

Son message s’adressait également aux familles des victimes. Au nom des évêques, il assure confier les défunts à l'amour et à la miséricorde de Dieu, en priant pour leurs familles et amis, ainsi que pour toutes les personnes qui ont subi des blessures de quelque nature que ce soit.