Contrer la traite par des réponses globales et un effort commun

Xavier Sartre – Cité du Vatican

«La traite est un phénomène complexe et en constante évolution, alimenté par les guerres, les conflits, la famine et les conséquences du changement climatique. Il nécessite donc des réponses globales et un effort commun, à tous les niveaux pour le contrer». C’est le constat que dresse le Pape François dans son message pour la 11e Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des personnes, publié ce vendredi 7 février. Reliant au Jubilé de l’espérance cette journée célébrée ce samedi en la mémoire liturgique de sainte Joséphine Bakhita, ancienne esclave soudanaise, le Saint-Père rappelle que «nous marchons ensemble en tant que “pèlerins de l’espérance”, y compris sur la route de la lutte contre la traite des personnes».

Le Christ, source de la force pour s'engager contre la traite

Face à un phénomène d’une telle ampleur, face aux millions de personnes, adultes comme enfants, «pris au piège de cet esclavage moderne», au trafic d’organes et de tissus humains, à l’exploitation sexuelles des enfants, à la prostitution, au travail forcé, au trafic d’armes et de stupéfiants, comment ne pas perdre l’espérance s’interroge le Pape. «Ce n’est qu’en levant le regard vers le Christ, notre espérance, que nous pouvons trouver la force d’un engagement renouvelé qui ne se laisse pas abattre», répond-il aussitôt.

C’est bien Dieu qui nous aide à «éviter de nous habituer à l’injustice», à «repousser la tentation de penser que certains phénomènes ne peuvent être éradiqués». C’est son Esprit qui nous soutient «dans la promotion courageuse et efficace d’initiatives ciblées visant à affaiblir et à contrer les mécanismes économiques et criminels qui tirent profit de la traite et de l’exploitation», en écoutant avec proximité et compassion les victimes afin de les remettre sur pied, d’aider les autres, et de prévenir au mieux ce mal.

François donne ainsi en exemple les jeunes du monde entier qui luttent contre la traite et qui nous disent que «nous devons devenir des ambassadeurs de l’espérance et agir ensemble avec ténacité et amour», en se tenant aux côtés des victimes. Il appelle en outre les gouvernements et les organisations qui partagent cet engagement à rejoindre les initiatives de l’Église. «Ensemble nous pouvons mettre en œuvre un grand effort et créer les conditions pour que la traite et l’exploitation soient bannies et que le respect des droits humains fondamentaux prévale, dans la reconnaissance fraternelle de l’humanité commune», invite enfin le Pape.