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Le Pape François au cours de la Messe Le Pape François au cours de la Messe  (AFP or licensors)

Écouter la Parole de Dieu et en saisir l’accomplissement dans le présent

Le Pape a présidé la messe dans la basilique Saint-Pierre, à l’occasion du dimanche de la Parole de Dieu. Au cours de cette eucharistie, 40 laïcs de différentes nations ont reçu le ministère du lectorat. Dans son homélie, le Saint Père a mis l’accent sur l’accomplissement des promesses de Dieu envers les hommes «dans l’aujourd’hui», invitant à nous émerveiller et ouvrir nos cœurs à la Parole de Dieu, car, dit-il, «c’est Lui, [le Christ] qui parle tandis qu’on lit les Saintes Écritures».

Fabrice Bagendekere, SJ – Cité du Vatican.

«Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre». Cette parole que Jésus prononça dans la synagogue de Nazareth après la lecture des «signes messianiques», tels que décrits par Isaïe (voir Isaïe 61,1-3), «annonce l’accomplissement d’une prophétie débordante de l’Esprit Saint». «Jésus, le Sauveur», est «la personne qui l’accomplit».  Il est «celui qui vient “dans la puissance de l’Esprit”», a déclaré le Pape, se référant ici au passage de Luc 4, 14. Il est «la Parole de Dieu vivante qui chemine avec nous à travers les siècles», a-t-il poursuivi, affirmant que cette parole agit dans l’histoire «par la puissance de l’Esprit Saint». Et que dire sinon que cela est l’œuvre de la fidélité du Seigneur.  En effet, a dit le Pape, «le Seigneur est toujours fidèle à sa promesse qu’il tient par amour pour les hommes».

Nous sommes contemporains au Christ

Est-ce une coïncidence que cet évangile soit proclamé aujourd’hui? Pour François, il en est ainsi: «Quelle heureuse coïncidence !» En ce dimanche de la Parole de Dieu, en effet, il est juste qu’on mette l’accent sur Jésus, «Verbe de Dieu» qui se révèle comme «le Messie “consacré par l’onction” et envoyé pour «annoncer une année favorable accordée par le Seigneur». Il est établi ainsi comme «Parole vivante en qui toutes les Écritures trouvent leur plein accomplissement», a déclaré le Pape. Cette accomplissement est à saisir «dans l’aujourd’hui de la Sainte Liturgie. «Nous sommes ses contemporains», a insisté François, exhortant à s’émerveiller et à ouvrir «nos cœurs et nos esprits pour l’écouter», car, a-t-il dit «c’est Lui, [le Christ] qui parle tandis qu’on lit dans l’Église les Saintes Écritures», se référant ainsi numéro 7 de la Constitution Sacrosanctum  du Concile Vatican II.

Cette invitation s’adressait de façon spéciale aux quarante laïcs à qui le Pape a conféré le ministère du lectorat, hommes et femmes, de différentes nations: 4 d'Albanie, 3 d'Argentine, 5 d'Autriche, 1 de Bolivie, 4 du Brésil, 5 des Philippines, 1 d'Islande, 6 d'Italie, 5 du Mexique, 1 de Pologne et 5 de Slovénie. À eux, et à tous, François a rappelé la pratique de la Lectio Divina, une coutume chrétienne qui tombe en désuétude. C’est pour réaffirmer l'importance des Saintes Écritures, mais aussi renouveler l’engagement à lire et à méditer la Bible, «outil fondamental pour la croissance de la foi et de la vie spirituelle», que le dimanche de la Parole de Dieu a été institué par François en 2019. 


Quand Dieu règne, l’homme est sauvé

Cinq actions caractérisent la mission du Messie, telle que décrivait «l’antique prophétie»: porter la Bonne nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs la liberté, donner la vue aux aveugles, remettre la liberté aux opprimés et annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. Cette mission, a déclaré le Pape est «unique et universelle». «Unique, parce que Lui seul peut l’accomplir; universelle, parce qu’il veut impliquer tout le monde», a expliqué le Vicaire du Christ. La Bonne nouvelle aux pauvres c’est que «le Royaume de Dieu est proche!», a fait savoir le Pape. Selon François, «quand Dieu règne, l’homme est sauvé», expliquant que «le Seigneur vient visiter son peuple, en prenant soin de l’humble et du misérable». Ainsi, a-t-il exhorté «à la charité, à la remise des dettes du prochain et à un engagement social généreux», pour qu’advienne ce règne.

Devenir des témoins passionnés de paix, de solidarité et de réconciliation

La deuxième action du Christ est d’«annoncer aux captifs leur libération». Comment comprendre cette libération? Selon le Saint Père, «Jésus nous rachète de toute culpabilité et libère nos cœurs de toute chaîne intérieure, apportant au monde le pardon du Père». «Les jours du mal sont comptés, car l’avenir appartient à Dieu», a dit le Pape. L’invitation est de «devenir des témoins passionnés de la paix, de la solidarité et de la réconciliation». Quant à la troisième action messianique, «donner  la vue aux aveugles», selon François, «le Messie nous ouvre les yeux du cœur, souvent éblouis par l’attrait du pouvoir et de la vanité» des maladies de l’âme, «qui nous empêchent de reconnaître la présence de Dieu et qui rendent invisibles les faibles et les souffrants». L’appel est «à la vérité, au témoignage de la foi et à la cohérence de la vie».

Se convertir à l’honnêteté de la pensée et la persévérance dans l’épreuve

La quatrième action messianique est de «remettre en liberté les opprimés». Pour le Saint-Père, «aucun esclavage ne résiste à l’œuvre du Messie». Les prisons de la persécution et de la mort, a-t-il dit, sont «grandement ouvertes par la puissance d’amour de Dieu». Il a appelé à «la conversion du cœur, à l’honnêteté de la pensée et à la persévérance dans l’épreuve». Enfin, la cinquième action: «annoncer une année favorable accordée par le Seigneur». François a expliqué qu’«il s’agit d’un temps nouveau qui ne consume pas la vie, mais la régénère», établissant une analogie avec le jubilé en cours, «qui nous prépare avec espérance à la rencontre définitive avec le Rédempteur». Il a alors exhorté  à «l’accueil, à la communion et à la marche, en tant que pèlerins, vers le Royaume de Dieu».


Dieu s’approche de notre pauvreté

Jésus a déjà accompli la prophétie d’Isaïe en réalisant ces cinq actions, a dit le Pape. Aujourd’hui encore, le Christ «se rend présent pour marcher avec nous et nous conduire à la vie éternelle». En réalisant notre délivrance, a expliqué le Saint Père, «il nous annonce que Dieu s’approche de notre pauvreté, nous rachète du mal, éclaire nos yeux, brise le joug des oppressions et nous fait entrer dans la jubilation d’un temps et d’une histoire où Il se rend présent». Ce salut n’est cependant pas encore pleinement réalisé, a déclaré François, faisant référence aux guerres, aux injustices, à la douleur, à la mort. Quoi qu’il en soit, le Vicaire du Christ a affirmé que tous ces maux «n’auront pas le dernier mot», car l’Évangile est une parole vivante et sûre, qui ne déçoit jamais.

Toute la Bible fait mémoire du Christ et de son œuvre

Célébrer le dimanche de la Parole de Dieu, c’est rendre grâce «au Père de nous avoir adressé son Verbe fait homme pour le salut du monde». Telle a été l’exhortation finale du Saint Père, rappelant que cet événement est celui «dont parlent toutes les Écritures, qui ont pour véritables auteurs les hommes et l’Esprit Saint», comme défini par la Constitution dogmatique Dei Verbum du Concile Vatican II. Toute la Bible, a affirmé François «fait mémoire du Christ et de son œuvre» que «l’Esprit actualise dans notre vie et dans l’histoire», expliquant que «lorsque nous lisons les Écritures, lorsque nous les prions et les étudions, nous ne recevons pas seulement des informations sur Dieu, mais nous accueillons plutôt l’Esprit qui nous rappelle tout ce que Jésus a dit et fait». Ainsi, a-t-il ajouté, «notre cœur, enflammé par la foi, attend dans l’espérance la venue du Royaume de Dieu».

Le Seigneur nous a parlé comme à des témoins

Le Pape appelle au témoignage: «Le Seigneur ne nous a pas parlé comme à des auditeurs muets, mais comme à des témoins, nous appelant à évangéliser en tout temps et en tout lieu», a dit le Vicaire du Christ, invitant à s’engager «à porter la Bonne nouvelle aux pauvres, à proclamer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, à remettre en liberté les opprimés et à proclamer une année de grâce accordée par le Seigneur», comme le Christ lui-même l’a fait. C’est seulement ainsi, a conclu l’évêque de Rome, que nous transformerons le monde «selon la volonté de Dieu qui l’a créé et racheté par amour».

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26 janvier 2025, 10:03