Le Pape exhorte la fondation Hilton à promouvoir la dignité humaine

Myriam Sandouno – Cité du Vatican

Accueillant mercredi matin une délégation du conseil d'administration de la fondation Conrad Hilton au Vatican, François a remercié chacun d’eux pour le travail et le service inlassable assurés, faisant part de son rêve d'un monde où les laissés-pour-compte, les exclus, les marginalisés peuvent «être les acteurs d'un changement social si nécessaire, pour vivre comme des frères et des sœurs». Le Pape estime qu’ensemble, il est possible de «construire un monde dans lequel chaque personne, quelle que soit son origine ou sa situation, peut vivre dans la dignité. Ensemble, a-t-il lancé avec confiance, nous pouvons contribuer à faire naître l'espérance dans le cœur de ceux qui se sentent seuls et abandonnés.»

L'engagement 

L’évêque de Rome a fait remarquer l’urgence de promouvoir la dignité humaine, à une époque où le nombre de pauvres et d'exclus ne cesse d'augmenter. «Vous avez choisi de ne pas rester à la fenêtre pour observer, mais de vous engager personnellement avec passion et compassion, comme le bon Samaritain», a déclaré François à la fondation, soulignant combien «cette parabole de Jésus nous enseigne à assumer les fragilités des autres, à tendre la main et à relever ceux qui sont tombés, pour le bien de tous».

La fondation Hilton et les religieuses

Conrad Nicholson Hilton, pionnier de la fondation Conrad Hilton, «a légué son rêve en héritage, qui inspire les projets de la fondation», dont un particulièrement, a attiré l’attention du Souverain pontife: celui qui concerne le soutien aux religieuses. En effet, Conrad Hilton tenait les religieuses en haute estime et dans son testament, il demandait à la fondation de les soutenir dans leur mission au service des plus pauvres. «Vous le faites avec fidélité et créativité, en particulier pour la formation et le soin des religieuses plus âgées. Je sais que vous collaborez avec certains dicastères pour donner aux sœurs l'occasion de développer leur professionnalisme et leur travail missionnaire. Merci beaucoup», a déclaré le Saint-Père.

Des postes de responsabilité pour les sœurs 

Pour le Successeur de Pierre, il est aujourd’hui important que les sœurs puissent étudier et se former. Le travail aux frontières, dans les périphéries, au milieu des plus petits, a besoin de personnes formées et compétentes, a-t-il estimé, avant de préciser que «la mission des sœurs est de servir les plus petits, et non d'être les servantes d’autrui. Cela doit cesser», a dit François, invitant la fondation, «à contribuer pour sortir l'Église de cette mentalité». En ce qui concerne les plaintes liées au fait qu'il n'y ait pas assez de religieuses à des postes de responsabilité, dans les diocèses, à la Curie et dans les universités, le Pape a déclaré: «D'une part, c'est vrai, il faut dépasser la mentalité cléricale et machiste». Mais, a-t-il ajouté, «j'ai aussi entendu des évêques dire: “Je voudrais nommer des religieuses dans certains bureaux diocésains, mais leurs supérieurs ne veulent pas les laisser partir”». Il a donc recommandé aux supérieurs et responsables d’être généreux, «d’avoir le souffle de l'Église universelle et d'une mission qui dépasse les limites de votre Institut».

Il a ensuite loué la bravoure de la fondation qui a «montré comment la générosité et l'engagement peuvent transformer la vie des personnes en situation de vulnérabilité». Pour conclure, le Successeur de Pierre a souligné que le service gratuit dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'aide aux réfugiés et de la lutte contre la pauvreté, sont un témoignage concret d'amour et de compassion.