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Rencontre du G20 en Afrique du Sud. Rencontre du G20 en Afrique du Sud.  (Nic Bothma)

Caritas et 124 leaders religieux appellent le G20 à l'allègement de la dette

Dans une lettre publiée par Caritas Internationalis, plus de 100 chefs religieux du monde entier appellent les ministres des Finances du Groupe des 20 plus grandes économies mondiales à prendre des mesures concrètes au cours du Jubilé, pour mettre fin au scandale de la dette des pays pauvres qui dépensent plus pour le remboursement que pour la santé et l'éducation.

Lisa Zengarini – Cité du Vatican

124 chefs religieux du monde entier entendent marquer l'année du Jubilé avec un appel pressant au Groupe des 20 pays les plus riches (G20) pour qu'il s'attaque à la crise de la dette mondiale qui paralyse les efforts de lutte contre la pauvreté et l'action climatique.

Destiné aux ministres des Finances du G20 réunis cette semaine à Johannesburg, en Afrique du Sud, avant le sommet annuel du G20 en novembre, l'appel souligne le fardeau disproportionné du remboursement de la dette pour les pays en développement, qui détourne les ressources de domaines critiques tels que la santé, l'éducation et la résilience climatique.

L’impact dévastateur de la crise de la dette actuelle sur les pays les plus pauvres

«En tant que chefs religieux, nous sommes profondément préoccupés par l’impact que la crise de la dette actuelle a sur la vie des plus pauvres et des plus vulnérables à travers le monde», peut-on lire dans la lettre, qui souligne qu’aujourd’hui, la nécessité d’agir est encore plus grande qu’en l’an 2000, lorsque la première campagne mondiale contre la dette a été lancée à l’occasion du Grand Jubilé de cette année-là. «3,3 milliards de personnes –près de la moitié de la population mondiale– vivent aujourd’hui dans des pays qui dépensent plus pour le remboursement de la dette que pour la santé, l’éducation ou les mesures climatiques vitales», écrivent-ils.

Caritas Internationalis a lancé cette initiative en réponse à l’appel plus large du Pape François en faveur de la justice dans les systèmes financiers mondiaux, notamment dans le contexte du Jubilé de l’espérance.

Le premier signataire de la lettre, le cardinal Stephen Brislin, archevêque du Cap, représente non seulement la Conférence des évêques catholiques d'Afrique du Sud (SACBC) mais aussi son pays qui assure la présidence tournante du G20 cette année, ce qui donne encore plus de poids au message.

Dynamique changeante de la dette internationale

Loin d’être un simple plaidoyer moral, la lettre offre un aperçu de la dynamique changeante de la dette internationale, soulignant comment, ces dernières années, les institutions financières privées –plutôt que les gouvernements ou les organismes multilatéraux– sont devenues les créanciers dominants.

Cette tendance, identifiée dans un récent rapport de la CNUCED, l’agence des Nations unies pour le commerce et le développement, a conduit à des négociations de dette plus complexes et plus longues, alors que les créanciers privés imposent des taux d’intérêt nettement plus élevés et résistent aux efforts de restructuration.

Les conséquences de ces mécanismes financiers sont dévastatrices: des millions de personnes souffrent de la faim, de services publics inadéquats, de la détérioration des infrastructures et de catastrophes climatiques de plus en plus intenses en raison de la marge de manœuvre budgétaire limitée de leur pays.

Les créanciers privés doivent participer aux efforts d’allègement de la dette

Pour faire face à cette crise, les signataires proposent quatre mesures concrètes au G20. Tout d’abord, ils appellent à un cadre solide d’annulation de la dette qui réduise réellement le fardeau de celle-ci plutôt qu’à un simple allègement temporaire au moyen de mesures obsolètes comme le Cadre commun mis en place par le G20 en 2020, pour restructurer les dettes des pays à faible revenu touchés par le choc économique de la pandémie de COVID-19.

La lettre appelle ensuite à des réformes juridiques pour garantir que les créanciers privés, qui détiennent aujourd'hui la plus grande partie de la dette des pays pauvres, soient obligés de participer aux efforts d'allègement au lieu d'exploiter leur influence pour exiger des remboursements insoutenables.

Troisièmement, l’appel plaide en faveur d’une restructuration des institutions financières internationales afin de les rendre plus inclusives envers les nations endettées et plus attentives aux impératifs sociaux et environnementaux.

Une Convention de l’ONU sur la dette

Enfin, la lettre se prononce en faveur de l’établissement d’une Convention des Nations Unies sur la dette qui imposerait des pratiques responsables en matière de prêts et d’emprunts, qui créerait des réglementations transparentes et introduirait un registre mondial de la dette pour renforcer la responsabilité.

Les signataires soulignent que la mise en œuvre de ces changements permettrait non seulement de remédier à la crise actuelle, mais aussi de favoriser un système financier mondial plus juste et plus durable. «En tant que chefs religieux», concluent-ils, «nous vous exhortons à être des pèlerins de l’espérance agissant avec courage, solidarité et compassion en cette année jubilaire».

Première présidence africaine du G20

L’Afrique du Sud qui préside actuellement le G20 -la toute première présidence du forum international pour un pays africain-, sous le thème “Solidarité, égalité, durabilité”, a déclaré qu'elle donnerait la priorité à la résilience aux catastrophes, à la soutenabilité de la dette, à une transition énergétique juste et aux minéraux essentiels pour une croissance inclusive.

Les États-Unis n'ont cependant pas participé à la réunion ministérielle de Johannesburg, prenant position contre une nouvelle loi d'appropriation des terres, signée en janvier par le président sud-africain Cyril Ramaphosa, et en signe de protestation contre l'Afrique du Sud qui a traïné Israël devant la Cour internationale de justice pour sa guerre impitoyable contre Gaza.

Les 19 États membres du G20, outre les membres internationaux que sont l’UE et l’Union africaine, représentent 85 % du PIB mondial, 75 % du commerce international et les deux tiers de la population mondiale.


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