Le témoignage des chrétiens de Gaza réfugiés «auprès de Jésus»
Francesca Sabatinelli - Cité du Vatican
«Les bombardements nous ont réveillés, ils étaient tout près, à 300-400 mètres. Heureusement, aucun éclat n'est arrivé, nous allons bien. Mais dans toute la bande de Gaza, on parle déjà de plus de 350 morts et de plus de mille blessés». Le père Gabriel Romanelli, curé de la paroisse de la Sainte-Famille, à Gaza, raconte aux médias du Saint-Siège la nuit après les raids lancés par Israël, interrompant la trêve de deux mois, ce lundi 17 mars en soirée. «Nous espérons que ce qui s'est passé cette nuit ne mettra pas fin au cessez-le-feu, que la guerre ne reprendra pas, car nous avons vu entrer plus d'aide humanitaire, en particulier de la nourriture», explique-t-il. Le missionnaire décrit l'anxiété persistante des civils, comme en témoigne le retour à la paroisse d'une douzaine de familles parmi les vingt familles qui avaient essayé, au cours des deux derniers mois, de «s'installer dans ce qui restait de leurs maisons ou dans celles de parents», à la recherche d'une «vie plus sereine, plus normale». Aujourd'hui, tous ceux qui ne sont pas encore rentrés «hésitent, parce que les nouvelles ne sont pas bonnes et que, pour eux, c'est plus sûr de rester “auprès de Jésus“, bien qu'il n'y ait aucun endroit sûr dans toute la bande de Gaza».
Assister, servir et prier
La paroisse du père Romanelli compte aujourd'hui environ 500 réfugiés, soit le même nombre qu'au début de la guerre, à l'exception d'une période où il a atteint 700 personnes, catholiques et orthodoxes compris. «Et nous restons ici, il y a les sœurs de Mère Teresa, les religieuses de ma congrégation, celle du Verbe Incarné, les Servantes du Seigneur et de la Vierge de Matarà, et nous essayons tous de faire le bien, de servir. Nous prions, nous aidons les personnes âgées, les enfants, nous avons aussi des enfants avec des besoins spéciaux, et nous essayons de nous assurer qu'ils ne souffrent pas, parce que les enfants sont des éponges, ils se rendent compte si les adultes sont anxieux.»
La paix pour tous
C'est grâce au soutien de l'Église qu'il a été possible d'aider des milliers de civils, de familles, qui ont tout perdu et qui ont besoin de tout. Pour cette aide, le père Romanelli remercie le Patriarcat latin de Jérusalem et le patriarche, le cardinal Pizzaballa, pour le «grand soutien» reçu. Dans la paroisse de la Sainte-Famille, on continue à prier, comme on l'a toujours fait, pour réussir, espère-t-il, «à convaincre tout le monde que la paix est possible, qu'il faut travailler pour la paix, pour les œuvres de justice, et pour que le Seigneur donne à cette partie de la Terre Sainte une période de paix, pour tous, pour les Palestiniens et les Israéliens».
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