Cameroun: Mgr Zoa invite les fidèles de Sangmélima à la réconciliation
Vatican News avec Paule-Valérie Mendogo - Douala
«Nous nous mettons en pèlerinage d’espérance pour inviter les fidèles à donner de la substance aux deux vertus théologales de la foi et de l’amour, par la vertu de l’espérance sans laquelle les deux premières sèchent». C’est avec ces mots de grande profondeur spirituelle que Mgr Christophe Zoa a ouvert les activités marquant l’Année Sainte dans le diocèse de Sangmélima au sud du Cameroun. Il a invité les fidèles à vivre ce temps de grâces avec «un profond désir intérieur de revenir à Dieu». L’ordinaire du lieu a réitéré cette invitation dans une circulaire publiée vendredi 17 janvier et qu’il a lue devant les chrétiens, donnant ainsi des lignes de conduite pour le déroulement des activités de l’année jubilaire.
Cheminer en pèlerins de l’espérance afin de sortir de nos incertitudes
Le prélat a souligné devant le peuple de Dieu que la portée spirituelle de ce jubilé est assez puissante car l’Année Sainte nous encourage à nous rapprocher du sacrement de réconciliation. S’appuyant sur les mots du Pape François, Mgr Zoa a rappelé que «la réconciliation sacramentelle n'est pas seulement une belle opportunité spirituelle, mais elle représente une étape décisive, essentielle et indispensable sur le chemin de foi de chaque personne». En ce sens, a poursuivi l'évêque, «nous avons pris comme résolution de placer cette nouvelle année sous le signe de la réconciliation entre les fils et filles de notre département du Dja-et-Lobo, car c’est en cela que consiste la délicate mission du chrétien comme porteur et figure d’espérance dans le monde».
Par ailleurs, l’évêque de Sangmélima a incité les curés de paroisse de son diocèse de prendre le temps d’expliquer aux fidèles la signification, le sens et les implications du Jubilé de l’espérance à la lumière des recommandations faites par le Pape François dans la bulle d’indiction Spes non confundit, «et compte tenu des besoins de réconciliation, de paix et de développement qui sont les leurs».
En cette année jubilaire qui fait de nous tous des pèlerins de l’espérance, c’est-à-dire des chrétiens debout et en marche sur les voies de l’espérance, «il s’agit, pour nous chrétiens, de nous mettre en marche vers l’horizon de la liberté, empruntant ici-bas cette route pleine de doutes, d’incertitudes, et surplombées par des évidences de désespérance, tout en maintenant éveillée la confiance au Seigneur qui nous précède toujours», a fait savoir Mgr Zoa. Citant une fois de plus le Saint-Père, il a souligné qu’entre confiance et prévisibilité, se situe tout l’enjeu de l’espérance.
Redécouvrir l’audace d’affirmer notre identité chrétienne
Devant les fidèles de son diocèse, l'évêque les a exhortés à prendre conscience de leur identité chrétienne. Aujourd’hui, a-t-il déploré, «nous avons complètement perdu le sens de notre identité en choisissant de nous soumettre à ce monde de contre-valeurs, qui nous miroite un bonheur apparent. Notre témoignage de chrétiens, nous l’avons complètement abandonné en épousant l’effet de mode de ce temps qui nous tue en se tuant, ce temps qui ne sait plus espérer». Revenant donc sur la célébration du Baptême du Seigneur, Mgr Zoa a indiqué que cette fête est «une occasion de nous souvenir de notre propre baptême afin de retrouver l’audace d’affirmer notre vraie identité: en tant que chrétiens, nous sommes appelés à nous configurer au Christ et à témoigner aux yeux du monde de la possibilité de mener une vie chrétiennement constituée, capable de renouveler la face de la terre».
Au terme de son exhortation, en la cathédrale Saint-Joseph de Sangmélima, l’ordinaire du lieu a fait savoir que «le discours sur l’espérance n’implique pas une situation linéaire de joie, mais la certitude d’une issue favorable quelle que soit la difficulté. D’où un appel à redécouvrir le sens de la vertu de la patience dans une société marquée par la culture de l’immédiateté et de la précipitation».
«Profitons donc de cette période spéciale de réconciliation, de grâce et de pénitence, en revivant nouvellement les effets des promesses reçues de Dieu lors de notre baptême», a-t-il poursuivi. Il a conclu en invoquant la Vierge Marie, «la Stella Maris, dont le cœur transpercé par le glaive de la crucifixion et de la mort de son fils, n’a jamais éteint la flamme de l’espérance», afin qu’elle intercède pour le peuple de Dieu à Sangmélima et qu’elle lui obtienne la grâce d’un «oui permanent dans l’espérance».
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