Exercices spirituels en Salle Paul VI. Exercices spirituels en Salle Paul VI.   (VATICAN MEDIA Divisione Foto)

Carême: la vie éternelle n'est pas une récompense future, mais un choix du présent

Nous vous proposons ici une synthèse de la cinquième méditation du prédicateur de la Maison pontificale, le père Pasolini qui dirige les exercices spirituels de Carême de la Curie romaine qui se tiennent cette semaine en Salle Paul VI. Le religieux capucin souligne que l'on peut vivre le présent, en faisant l'expérience de la résurrection, si l'on confie ses souffrances et blessures au Christ, au lieu de chercher des remèdes dans de fausses idoles.

Vatican News

Le véritable défi de notre chemin n’est pas uniquement de traverser la mort, mais de reconnaître que la vie éternelle commence déjà ici. Souvent, nous nous leurrons qu’il existe uniquement deux catégories de personnes: les vivants et les morts. L’Évangile de Jean, avec la résurrection de Lazare, défie cette vision: les véritables morts ne sont pas uniquement ceux qui cessent de respirer, mais également ceux qui sont bloqués par la peur, la honte et le contrôle. Lazare, enveloppé de bandes qui limitent tout mouvement, nous représente tous lorsque nous nous laissons étouffer par des attentes et des schémas rigides, perdant ainsi le contact avec notre liberté intérieure.

Marthe et Marie, face à la mort de leur frère, expriment une foi conditionnée: «Si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort» (Jn 11, 21).  Cette mentalité reflète l’idée d’un Dieu qui devrait toujours intervenir pour nous épargner la douleur. Mais Jésus n’est pas venu pour éliminer la souffrance, mais pour la transformer: «Je suis la résurrection» (Jn 11, 25). La véritable question, donc, n’est pas de savoir si nous mourrons, mais si nous sommes déjà en train de vivre véritablement, dans la confiance dans le Christ et dans sa parole.

Le père Roberto Pasolini.
Le père Roberto Pasolini.

Ce défi apparaît également dans l’épisode de la femme hémoroïsse, une femme malade depuis douze ans qui, malgré tout, ose toucher le manteau de Jésus pour chercher la guérison (Mc 5, 25-34). Sa situation représente l’humanité tout entière: nous cherchons des remèdes, nous cherchons la vie, mais souvent nous nous confions à de fausses idoles qui nous laissent vides. Seul le contact avec Jésus peut apporter une véritable guérison, qui n’est pas uniquement physique mais intérieure: la capacité de se confier et de se sentir accueillis.

Jésus le dit: «Ma fille, ta foi t’a sauvée» (Mc 5, 34), montrant que le salut n’est pas une intervention extérieure de Dieu, mais s’exprime dans la capacité à nous ouvrir à sa présence. Il en va de même pour la confession et pour chaque expérience de réconciliation: un acte formel ne suffit pas, il faut que notre cœur redécouvre la confiance en un Dieu qui nous veut vraiment vivants.

Le signe de Lazare et la guérison de la femme hémoroïsse nous posent une question radicale: sommes-nous des mourants qui attendent la fin ou des vivants qui ont déjà commencé à faire l’expérience de la résurrection ? La vie éternelle n’est pas uniquement une récompense future, mais une réalité que nous pouvons choisir dès maintenant, en vivant avec liberté, espérance et confiance dans le Dieu qui nous appelle à la plénitude.

 

Retrouvez ici les précédentes médiations de Carême du père Pasolini:

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11 mars 2025, 17:36