L'Immaculée dans le cœur et les paroles des Papes
Amedeo Lomonaco - Cité du Vatican
Au cours de l'Avent, la Solennité de l'Immaculée Conception invite chaque année l'Église à tourner son regard vers Marie. Les origines historiques de cette fête remontent au XIXe siècle. Le 8 décembre 1854, le Pape Pie IX proclame ce dogme. «La doctrine qui soutient que la très sainte Vierge Marie, dès le premier instant de sa conception, par une grâce et un privilège particuliers accordés par Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, sauveur du genre humain, a été préservée de toute tâche du péché originel», peut-on lire dans la Constitution apostolique Ineffabilis Deus, «a été révélée par Dieu et doit donc être crue fermement et inviolablement par tous les fidèles». Trois ans plus tard, en 1857, le Souverain pontife bénit et inaugure le monument de l'Immaculée Conception sur la place d'Espagne, dans le centre-ville de Rome.
Marie immaculée de tout péché originel
Cinquante ans après la publication de la bulle Ineffabilis Deus, le Pape Pie X rappelle dans la lettre encyclique Ad diem illum laetissimum que Pie IX «déclara et proclama de révélation divine, par l'autorité du magistère apostolique, que Marie a été, dès le premier instant de sa conception, totalement exempte de la tache originelle». «Or, que les peuples croient et qu'ils professent que la Vierge Marie a été, dès le premier instant de sa conception, préservée de toute souillure, poursuit ce document, dès lors, il est nécessaire qu'ils admettent, et la faute originelle, et la réhabilitation de l'humanité par Jésus-Christ, et l'Evangile et l'Eglise, et enfin la loi de la souffrance».
Immaculée Conception et Assomption au Ciel
Pie XII, dans la constitution apostolique Munificentissimus Deus (1950), définit que «la mère immaculée de Dieu, toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée à la gloire céleste en âme et en corps». Ce dogme de l'Assomption - dont la solennité est célébrée le 15 août - est étroitement lié à celui de l'Immaculée Conception. «Elle a, par un privilège tout à fait singulier, peut-on lire dans la constitution apostolique de 1950, vaincu le péché par sa conception immaculée; c'est pourquoi elle n'a pas été soumise à la loi de rester dans la corruption du tombeau, ni n'a dû attendre la fin du monde pour la rédemption de son corps».
Jean XXIII et les roses à la Vierge
En 1958, le Pape Jean XXIII se rend sur la place d'Espagne et dépose un panier de roses blanches au pied du monument dédié à la Vierge. Cette coutume est perpétuée par ses successeurs. Le Pape Roncalli, lors de la fête de l'Immaculée Conception, le 8 décembre 1960, souligne que Marie Immaculée est l'étoile du matin qui dissipe «les ténèbres de la nuit obscure».
La promesse de Paul VI
À l'occasion du premier anniversaire de la clôture du Concile œcuménique Vatican II, le Pape Paul VI souligna dans son homélie lors de la messe solennelle du 8 décembre 1966 que l'Immaculée Conception est «le mystère du privilège, le mystère de l'unicité, le mystère de la perfection de la Très Sainte Marie». «Marie, seule créature humaine qui, par dessein divin (quelle sagesse, quel amour cela renferme !), en vertu des mérites du Christ, unique source de notre salut, a été préservée de toute imperfection». Les paroles du Pape Montini se concrétisèrent par une promesse lors de la prière mariale de l'Angélus, prononcé le même jour: «Cette fois-ci, c'est une promesse que nous devons faire à la Vierge Marie avec notre Angelus: celle de raviver notre culte envers elle, en tant que Mère du Christ et notre Mère, selon les critères théologiques du Concile». Des critères qui attribuent à Marie «une place d'exception, dans la doctrine et dans la piété, selon le dessein de la Rédemption, c'est-à-dire christologique et ecclésiologique».
Jean-Paul II et la consécration de l'Église à Marie
En 1978, au début de son ministère sur le trône de Saint-Pierre, le Pape Jean-Paul II consacra l'Église de manière particulière à Marie. Lors de l'Angélus du 8 décembre de cette année-là, les paroles du Pape Wojtyła sur l'Immaculée Conception s'entremêlèrent avec la vie de Jésus. «Le Christ qui est l'artisan de la vie divine, c'est-à-dire de la Grâce en chaque homme, au moyen de la Rédemption qu'il a accomplie, doit être généreux d'une façon spéciale avec sa Mère (...) Cette générosité du Fils envers sa Mère remonte au premier instant de son existence. Elle s'appelle l'Immaculée Conception».
Benoît XVI et les vérités de la foi dans l'Immaculée Conception
Le mystère de l'Immaculée Conception de Marie, explique le Pape Benoît XVI lors de l'Angélus du 8 décembre 2008, rappelle deux vérités fondamentales de notre foi: «tout d'abord le péché originel, ensuite la victoire sur celui-ci de la grâce du Christ, une victoire qui resplendit de manière sublime en la Très Sainte Vierge Marie. L'existence de ce que l'Église appelle le "péché originel" est malheureusement d'une évidence écrasante, en regardant simplement autour de nous et surtout en nous (...) Très cher amis, en Marie Immaculée, nous contemplons le reflet de la Beauté qui sauve le monde: la beauté de Dieu qui resplendit sur le visage du Christ».
François et ses remerciements à la Vierge
Le 8 décembre 2015, le Pape François ouvrit l'Année sainte extraordinaire de la Miséricorde, célébrée à l'occasion du 50e anniversaire du Concile Vatican II. Lors de l'acte de vénération de l'Immaculée Conception sur la place d'Espagne, le 8 décembre de cette année-là, il rendit grâce à Marie:
Nous te remercions, Mère Immaculée,
car sur ce chemin de réconciliation,
tu ne nous laisses pas aller seuls, mais tu nous accompagnes,
tu es près de nous et tu nous soutiens dans toutes les difficultés.
Sois bénie, maintenant et pour toujours, Mère.
Léon XIV et le chemin de Marie
Le 8 décembre 2025, à 16 heures, le Pape Léon XIV s'arrêtera en prière au pied de la colonne surmontée de la statue de la Vierge. Dans son homélie, pendant la messe du 12 octobre dernier, à l'occasion du Jubilé de la spiritualité mariale, il a souligné que «le chemin de Marie est derrière Jésus, et celui de Jésus est vers chaque être humain». «L'amour pour Marie de Nazareth fait de nous, avec elle, des disciples de Jésus, nous apprend à revenir vers lui, à méditer et à relier les événements de la vie dans lesquels le Ressuscité nous rend encore visite et nous appelle».
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