Léon XIV: le cardinal Merry del Val, un modèle pour les diplomates du Saint-Siège
Myriam Sandouno – Cité du Vatican
«Son nom est resté lié à une prière que beaucoup d'entre nous connaissent, les "Litanies de l'humilité". On y retrouve l'esprit avec lequel il a exercé son ministère». Le Pape Léon XIV vante ainsi les qualités du cardinal Rafael Merry del Val, né à Londres le 10 octobre 1865, et décédé le 26 février 1930 à Rome. D’un père diplomate espagnol et d’une mère anglaise, «il a eu une enfance cosmopolite qui l'a habitué dès son plus jeune âge à différentes langues et cultures. Il a grandi en respirant l'universalité», a expliqué le Saint-Père, «qu'il reconnaîtra plus tard comme la vocation de l'Église, et cette formation l'a préparé à être un instrument docile au service diplomatique du Saint-Siège à une époque marquée par de grands défis».
Le rôle du diplomate
Très jeune, le cardinal espagnol fut au service de Léon XIII pour traiter des questions délicates. Mais aussi auprès de Benoît XV et de Léon XIII, et collaborateur direct de saint Pie X. «Il aurait pu se croire indispensable», mais, a noté le Pape, «il nous a plutôt montré quel est le rôle du diplomate: celui de faire en sorte que la volonté de Dieu s'accomplisse à travers le ministère de Pierre, au-delà des intérêts personnels».
Le cardinal Rafael Merry del Val reste «un modèle valable pour tous ceux qui exercent des responsabilités dans l'Église et dans le monde, et en particulier pour les diplomates du Saint-Siège». Il n'était pas seulement un diplomate de bureau, a précisé le Pape. «À Rome, il était très présent auprès des enfants et des jeunes du (quartier du) Trastevere, qu'il confessait et accompagnait avec affection. Là-bas, ils le reconnaissaient comme un prêtre proche, un père et un ami». C'est cette double dimension, de diplomate du gouvernement et de pasteur proche, a noté le Souverain pontife, «qui donne à sa figure une richesse particulière, car il a su unir le service de l'Église universelle à l'attention concrète portée aux plus petits».
«Seigneur, je suis là où Tu veux que je sois»
Ses nominations, a poursuivi l’évêque de Rome lors de l'audience en salle Clémentine du Palais apostolique, l'ont placé au centre de l'attention mondiale. «Pourtant, au plus profond de sa prière, il demandait à être libéré des applaudissements. Il savait que le seul véritable triomphe est de pouvoir dire chaque jour: "Seigneur, je suis là où Tu veux que je sois, faisant ce que Tu me confies aujourd'hui"».
En serviteur de Dieu, il a cherché à «vivre sa mission dans la fidélité à l'Évangile et la liberté d'esprit, sans se laisser guider par le désir de plaire, mais par la vérité toujours soutenue par la charité». Un aspect mis en avant par Léon XIV. Le jeune âge du cardinal Rafael Merry del Val, a souligné le Successeur de Pierre, ne fut toutefois «pas un obstacle, car l'histoire de l'Église enseigne que la véritable maturité ne dépend pas des années, mais de l'identification à la mesure de la plénitude du Christ».
Terminant son discours, le Pape Léon XIV a souhaité que le souvenir de ce «véritable diplomate de la rencontre, soit pour tous, et en particulier pour ceux qui collaborent avec le Successeur de Pierre dans le domaine diplomatique, un motif de profonde gratitude et une source d'inspiration».
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