Le Pape lors de sa première audience jubilaire, samedi dernier. Le Pape lors de sa première audience jubilaire, samedi dernier.  (Vatican Media)

Le Jubilé, une opportunité pour dépasser les clivages et construire la paix

Dans un post publié ce mardi 14 janvier sur X, le Pape invite à «repenser les relations» entre les individus et les peuples, en embrassant «la logique de la rencontre».

Edoardo Giribaldi - Cité du Vatican

«Que le #Jubilé2025 représente pour tous, chrétiens et non-chrétiens, une occasion de repenser les relations qui nous lient en tant qu'êtres humains et communautés politiques ; de dépasser la logique de l'affrontement, d'embrasser la logique de la rencontre et de construire un avenir de paix», a donc écrit le Pape sur X.

Sur son compte @Pontifex, décliné en neuf langues suivi par des millions de personnes dans le monde, le Pape peint l’horizon qu’il appelle de ses vœux, «un avenir de paix» partagé par chaque individu avec son prochain, un lien interpersonnel vécu aussi au sein des communautés au sein desquelles il réside,

«S'inscrire dans la logique de la rencontre»

Dans le contexte international actuel, le thème de la paix est omniprésent, au même titre que les appels dénonçant «folie», de la guerre qui capable de s'insinuer «partout» est toujours une «défaite». Le Pape oppose de facto la «logique de l'affrontement» à celle de la «rencontre», et l’a réaffirmé la semaine passée dans son discours adressé au Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, appelant les ambassadeurs  à imposer une «diplomatie de l’espérance» à la «menace concrète d'une guerre mondiale». L’Espérance est le fil rouge de l’Année jubilaire et François appelle chacun à en être le héraut.

Le Jubilé, une opportunité pour «les chrétiens et les non-chrétiens»

La bulle d'indiction de l'Année Sainte, Spes non confundit, fait mention du «vif désir» du Pape de voir se dérouler une «célébration œcuménique» en cette année célébrant également les 1700 ans du Concile de Nicée. Le Pape insiste sur cette «étreinte» entre les différentes confessions, ouvrant largement ses bras - et ses portes - à «tous, chrétiens et non-chrétiens». Des espoirs qui, au cours de l'année 2024, se sont traduits concrètement par les nombreuses audiences accordées par François aux luthériens, aux méthodistes, mais aussi au patriarche assyrien le Catholicos Mar Awa III, trente ans après la signature de la «Déclaration christologique commune» de saint Jean-Paul II et Mar Dinkha IV, qui mettait fin à plus d'un millénaire de controverses doctrinales entre l'Église catholique et les Églises orientales.

Relations interpersonnelles et entre communautés politiques

Le Jubilé est enfin l'occasion d'envisager sous un angle différent les relations «qui nous lient en tant qu'êtres humains et communautés politiques». En ce qui concerne les relations face à face, le Pape a appelé à plusieurs reprises à leur «normalisation», à «se regarder dans les yeux», et non pas «à travers les téléphones portables». À cet égard, François a récemment raconté, lors d'une audience avec les religieux et religieuses de la famille Calasanziana, l'anecdote d'un évêque qui s'était fait «envoyer ballader» par une famille qui le recevait pour un repas et à laquelle il avait reproché une conversion impossible en raison de leurs téléphones portables posés sur la table. En élargissant le spectre, le Pape insiste sur la nécessité de repenser les relations au sein des communautés politiques. François insiste sur l’importance d’«habiter le social, le travail» et, en fait, la «politique», un message répété aux nouvelles générations, les futurs promoteurs des relations entre les différents peuples et cultures. S'adressant aux jeunes du «Projet Policoro» de la Conférence épiscopale italienne, le Pape les avait invités à interagir sans craindre de «se salir les mains», allant même jusqu'à «habiter» les conflits.

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14 janvier 2025, 18:42