Bénin: le pèlerinage de Dompago, un chemin d’espérance et de communion

Du 6 au 7 décembre, les fidèles du diocèse de Djougou, au nord du Bénin, convergeront vers le Sanctuaire marial Notre-Dame de Dompago pour le pèlerinage diocésain annuel. À la veille de ce grand rendez-vous spirituel, Mgr Bernard de Clairvaux Toha en dévoile le sens profond, les priorités pastorales du diocèse et la riche expérience du dialogue interreligieux.

Jean-Paul Kamba, SJ – Cité du Vatican

Pour l’évêque de Djougou, le pèlerinage annuel n’est pas un simple événement religieux, mais une véritable expérience de communion ecclésiale. «C’est un rendez-vous attendu où toute la famille diocésaine se retrouve pour vivre quelque chose d’intensément spirituel». Marche, prière, pénitence, procession aux flambeaux, chapelet et célébrations eucharistiques rythmeront ces deux jours de grande ferveur spirituelle. La messe de clôture en sera le point culminant.

Les sacrements au cœur de la démarche

Au-delà des temps de prière, le pèlerinage est aussi un moment fort de vie sacramentelle. «Les sacrements de réconciliation et l’Eucharistie seront célébrés», explique Mgr Toha soulignant la particularité de cette édition: «le sanctuaire de Dompago a été retenu comme lieu pour bénéficier de l’indulgence plénière, dans le cadre de l’Année de l’espérance».

Une année pastorale placée sous le signe de l’espérance

Le pèlerinage s’inscrit dans une dynamique pastorale plus large du diocèse avec comme thème: «Avec Marie et l’Église sur les chemins de l’espérance». Ce thème se déploie autour de trois grands axes pastoraux. D’abord la formation, jugée essentielle: «Notre peuple meurt par faute de connaissance. Il faut former à tous les niveaux», insiste l’évêque. Ensuite, la famille qui se trouve fragilisée par de nombreuses mutations: «La famille est de plus en plus disloquée. D'où la nécessité d’accompagner la famille dans toutes ses dimensions». Enfin, l’enfance missionnaire et la jeunesse, dernier pilier de cette vision pastorale. Pour rendre ces orientations concrètes, des commissions ont été mises en place afin de traduire ces priorités en actions pastorales.

Un dialogue interreligieux vivant

Dans une ville comme Djougou, où le centre compte à lui seul plus de 150 mosquées, le dialogue interreligieux est un enjeu majeur. L’évêque se réjouit d’une expérience profondément enracinée dans l’histoire du diocèse. «Nous faisons une très belle expérience du dialogue interreligieux, et nous la devons à mon prédécesseur, Mgr Paul Kouassi Vieira», rappelle-t-il avec émotion. Et de renchérir: «Chaque curé sait qu’il doit garder un lien avec l’imam, avec les têtes couronnées et les autorités civiles. Tout cela nous aide à un vivre-ensemble pacifique». L’évêque de Djougou explique que lors de ses visites pastorales, cette fraternité se manifeste par des rencontres régulières avec les responsables musulmans : «Les imams se déplacent pour me rencontrer, pour échanger avec moi, et voir ce que nous pouvons continuer à faire ensemble».

Un pèlerinage, signe d’un diocèse en marche

À Dompago, c’est donc tout un peuple qui se met en route, porté par l’espérance, la prière et la volonté de construire un vivre-ensemble durable. Un pèlerinage qui se veut à la fois chemin de foi, lieu de réconciliation et signe fort de communion, dans un diocèse marqué par la diversité religieuse et l’engagement pastoral

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05 décembre 2025, 11:35