Au Rwanda, le jubilé de l’évangélisation s'achève ce samedi
Françoise Niamien - Cité du Vatican
Environ 40 000 fidèles sont attendus au stade Amahoro de Kigali ce samedi pour la messe solennelle de clôture du jubilé des 125 ans de l’évangélisation du Rwanda. Ce jubilé a été une occasion d'effectuer un bilan de la marche de l’Église et de la promotion de la réconciliation dans un pays qui a vécu un génocide en 1994. «Ce temps de commémoration a constitué un moment particulier de joie, d’action de grâce et d’imploration du pardon de Dieu; une perspective d’orientation nouvelles pour chaque diocèse des neuf pays, en se focalisant sur la recherche de la paix et de la réconciliation entre tous les fils du pays», a précisé le père Vedaste Kayisabe, secrétaire général de la conférence épiscopale du Rwanda.
Les festivités marquant les 125 ans de l’évangélisation du Rwanda se sont déroulées en plusieurs étapes notamment le jubilé de la jeunesse, de l’Eucharistie, du sacerdoce, de la vie consacrée, mais aussi le jubilé de la famille et celui du laïcat. Selon le secrétaire général de la Conférence épiscopale rwandaise, espère qu’à la fin de ce jubilé «nous aurons un Rwanda résolument tourné vers la réconciliation et une Église de plus en plus engagée dans sa mission d’évangélisation de paix et de réconciliation».
L’espérance d’une vraie paix
Ainsi, la messe de clôture ce samedi 6 décembre présidée par le cardinal Antoine Kambanda, archevêque de Kigali et président de la conférence épiscopale, réunira l’ensemble des forces vives de l’Église au Rwanda et verra la participation de délégations d’évêques des pays limitrophes, à savoir la République démocratique du Congo, le Burundi, la Tanzanie ou encore de l’Ouganda. Pour le père Kayisabe, cette Eucharistie sera une autre occasion pour «implorer ensemble pour la paix dans la région des Grands lacs, particulièrement dans l’Est de la République Démocratique du Congo».
Riche en ressources et frontalier du Rwanda, l’Est de la Rd Congo est en proie à des conflits depuis trente ans, et les violences ont connu un regain d'intensité avec la résurgence du «Mouvement du 23 mars» (M23) fin 2021. Les combats s'étaient intensifiés fin janvier 2025, avec la prise des grandes villes : Goma, puis Bukavu, par le M23 qui est, selon l'ONU sous commandement rwandais. Un accord de paix a été signé par les présidents congolais et rwandais, jeudi 4 décembre à Washington en présence du président américain Donald Trump. L’objectif de cet accord est le retour de la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs, et spécialement dans l’Est de la République démocratique. En outre, la frontière terrestre entre le Rwanda et le Burundi est fermée depuis janvier 2024. Le Burundi en a décidé ainsi, en raison de l'escalade des tensions. En dépit de toutes ces situations conflictuelles entre nos États, «nous gardons l’espérance. Dieu est avec nous et nos prières ne seront pas vaines. Le Seigneur nous accordera la vraie paix, celle qui vient de lui pour notre région des Grands lacs», a fait entendre le prêtre rwandais.
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